Après Osaka, nous voilà à Hanoi, au Vietnam. Ma ville natale. Cela fait 2 ans que nous ne sommes pas revenus au Vietnam et cette fois, la ville n’a pas trop changé. Probablement à cause du ralentissement économique, beaucoup de gens sont en difficulté, perdent leur emploi, essaient de survivre en attendant des jours meilleurs.
Nous passons les premiers jours chez mes parents et profitons de la cuisine familiale de papa maman (nems, poulet fermier, vermicelles, cô’m, fruits…). Avant notre arrivée, j’ai fait une grosse commande de livres que mon père a pris le temps de recevoir et je suis ravie de les avoir tous avec moi pour pouvoir soit scanner, soit lire. Ce sont des livres non disponibles en ebook ou alors je n’arrive pas à lire en version ebook parce que le contenu est trop difficile.
J’ai ensuite trouvé un magasin de photocopie qui scanne mes livres pour 800VND/page. Ce tarif est élevé mais j’ai trop la flemme de me taper 5km (c’est moins cher si on le fait près des universités). Le scan est fait à la main, page par page donc les livres sont conservés (au lieu de couper le dos) et je peux les revendre. Ainsi, une grosse partie des livres peut être lu sur ma liseuse, au lieu de les ramener en France.
Le service vietnamien est exceptionnel : tout le monde veut avoir son service complété tout de suite, donc tout est speed, tout est rapide. La réparation de mon ordinateur prend 2 jours et je reçois des excuses tous les jours pour le retard alors qu’en France, j’aurais attendu 3 semaines seulement pour avoir un premier retour. Le scan des mes livres, 2000 pages quand même, prend moins de 24h !! La réparation des vêtements prend quelques heures, voire quelques minutes si on connaît bien le tailleur.
L’inconvénient de cette impatience générale est de devoir speeder en permanence. Dans la rue, dans les restaurants… il faut faire vite vite vite. Malgré mes tonnes de livres, je n’arrive pas à lire une seule page car j’ai l’impression de courir partout sans savoir pourquoi.
Nous louons une chambre dans un hôtel près de la vieille ville (HNC Premier rue Ly Nam De, lien Booking). Je l’ai choisi car il a un garage pour motos, ce qui est assez rare au centre-ville. De plus, les chambres ressemblent aux appartements (on a une cuisine équipée) mais ont quand même droit au service de ménage quotidien. C’est un hôtel particulièrement feng shui, je l’ai appris en discutant avec la réceptionniste. Elle dit que certaines personnes vivent juste à côté mais viennent passer 1 ou 2 nuits de temps en temps pour prendre l’énergie du lieu. Ca aurait été OK si ces personnes n’avaient pas été mes voisins et embaumé ET le couloir ET ma chambre de l’odeur nauséabonde de leurs cigarettes. Deux fois ! Résultat : ils sont maintenant bannis à vie de l’hôtel.
JB loue un scooter chez HaiBanh Garage pendant toute la durée de notre séjour. C’est eux qui ont appris à JB comment conduire une moto manuelle, grâce à quoi JB a pu obtenir son permis de moto A2. Le service est toujours amical et les motos toujours propres et de qualité. Nous avons payé 1600 000VND pour 2 semaines de location + 200$ de caution (on peut laisser son passeport à la place).
Après 2 jours de canicule où nous pensions mourir de chaud et où nous sommes tombés malades à cause du chaud-froid permanent, il pleut enfin, quasiment tous les jours, rendant la température supportable. Cependant, mon rhume persiste et j’ai atrocement mal à la tête pendant plusieurs jours, jusqu’à ce que je voie un institut de beauté qui propose des shampooing aux herbes médicinales. En 1h, la masseuse me guérit de plusieurs jours de rhume et j’y reviens régulièrement avec JB pour des massages, bains médicicaux, shampooing. La propriétaire s’y connaît en herbes médicinales et toutes les eaux qu’elles utilisent pour nous proviennent des plantes qu’elle cultive quelque part à la campagne vietnamienne. Une fois, une femme est venue en urgence soigner son pied enflé (elle s’est glissée et est tombée) et elle lui a fait un pansement aux feuilles médicinales, la femme a pu remarcher le jour même. Ainsi, la veille de notre départ, quand JB a au subitement très mal au talon au point de ne plus marcher correctement, on est venus aussi en urgence se faire soigner chez elle. Après un massage des pieds d’une heure, JB n’a quasiment plus mal. Je vous donne ses coordonnées au cas où : https://maps.app.goo.gl/SjHa2F9rNGrJsKYN6 au 96 rue Cua Bac.
Pendant la première semaine, à part quelques tâches administratives ultra contraignantes, toute mon concentration se trouve chez mon prof de maroquinerie DOLIO. 5 jours de cours pour apprendre à faire un portefeuille pour femmes, au style radicalement différent de ce que j’avais appris chez lui il y a 2 ans. Je suis très contente de ce cours car ça me permet de corriger les mauvaises habitudes que j’ai prises en travaillant chez moi. Il a pu me dire pourquoi ma couture n’était pas très belle (je serrais trop les fils) et pourquoi des fois je ne coupais pas droit (j’appuiais trop fort).
Voici le résultat final. J’ai pu acheter des cuirs à prix promotionnel, alors qu’ils sont d’excellente qualité. Cuir extérieur : Negonda. Cuir de doublure : Swift. Ce portefeuille a plusieurs parties métalliques, et j’aime beaucoup travailler avec ce genre d’accessoires.
J’avoue que j’ai passé une éternité chez 3Q Leather à regarder les renforcements et faire la refente des cuirs que j’ai déjà. Après avoir fait plusieurs ateliers chez les artisans, je conclus que la maroquinerie me plaît le plus. Je vais maintenant plus loin en me procurant d’une vraie machine (made in Vietnam) pour le travail des tranches. Et je vais me mettre à faire des sacs plus compliqués dans le futur. Toujours pour le fun.
Pour soutenir mes artisans, je commande chez eux des produits que je ne peux pas faire moi-même. Plus d’infos ici et là.
Chez mon prof, j’ai rencontré 2 autres élèves et elles sont assez successful dans leurs carrières. J’en parle à JB et il me dit « bien sûr que oui !! Il faut vraiment n’avoir rien d’autre à faire que de passer 1 semaine à faire un portefeuille pour le fun ». Quand on est passionné par quelque chose, on pense que tout le monde l’est également. Les maroquiniers sont eux-mêmes des passionnés. 4 maroquiniers sur 5 au Vietnam doivent changer de métier à cause de la crise économique, mais espèrent toujours pouvoir exercer leur métier-passion de nouveau. L’autre élève et moi sommes meilleures copines maintenant et avons des discussions trop techniques lol.
Le reste du temps, nous enchaînons les déjeuners, dîners… pour voir les autres membres de la famille : cousins, cousines, tantes, oncles… ainsi que les amis. Puisque nous ne restons que deux semaines, le rythme est ultra intense, mais ça me fait trop trop plaisir de les revoir. On dirait qu’on s’est quittés la veille.
Il est de tradition d’avoir un petit cadeau pour chacun, mais heureusement ma famille n’est pas très regardante et j’offre des cadeaux seulement quand je pense qu’ils feront énormément plaisir à la personne. Nous ne sommes plus dans les temps anciens où l’on manquait de tout. Maintenant, les gens tendent vers le minimalisme et les cadeaux doivent faire sens et correspondre vraiment aux besoins.
Pour mon cousin, j’ai pu trouver un livre en édition limitée. C’est un de mes livres préférés et il est en plus numéroté. Il m’a été difficile de me le procurer car il n’y a que 500 exemplaires mais ça aide beaucoup de faire partie des groupes spécialisés. Le Vietnam arrive maintenant à faire de beaux livres, ce n’est toujours pas au même niveau que les beaux livres français mais ça s’y approche de plus en plus.
La deuxième semaine est moins busy mais il pleut quasiment tous les soirs, ce qui nous empêche d’aller explorer la vieille ville le soir. Au Vietnam, il y a des restaurants ouverts seulement le matin, l’après-midi ou le soir, donc selon le moment de la journée, toute la rue peut se transformer. On ne sait pas exactement ce qu’on peut trouver dans telle rue à 17h par exemple, d’où l’importance de repasser à plusieurs moments, on y trouvera peut-être des escargots bouillis, ou des pattes de poulet grillées, ou des banh mi traditionnels.
Puisque nous sommes pas très loin de la rue du train, JB suggère d’y passer un soir pour voir le train passer devant nos yeux. D’autant qu’il est passé devant un soir et a vu que c’était joliement éclairé. Un vietnamien nous propose une place dans son restaurant et demande si on veut des « sensations fortes ». Bien sûr que oui. Il nous installe près des rails et 15 minutes plus tard, toutes les tables sont reculées de 50cm en précision du passage du train. Tout le monde s’active. Le train arrive, klaxonne… et on est littéralement à 30 centimètres d’un train qui roule à toute vitesse. C’est ultra impressionnant ! C’est une activité ultra touristique alors que les vietnamiens sont peu au courant de cet endroit.
Je vois mon bijoutier préféré DUONG HA deux fois et la première fois, j’ai « joué à la marchande » dans sa boutique 😀 Les touristes passent et je sers de traductrice, tout en ajoutant mon discours commercial 😀 résultat : j’ai « vendu » 4 bracelets et 1 bague en jade !! Bon, c’est facile aussi quand les produits sont d’excellente qualité et 100% naturels.
La deuxième fois, il m’a amenée petit-déjeuner puis nous sommes allés voir un atelier où plusieurs personnes font le design des bijoux sur mesure sur ordinateur. Il me dit que chaque pierre est mesurée à la main, puis envoyée à l’équipe de designers. Une maquette en cire est imprimée à l’aide de l’imprimante 3D. Cette maquette est ensuite envoyée au fondeur, puis au sertisseur. Le sertisseur prend la pierre n°1 pour mettre dans le chaton n°1, il suit le design et les emplacements à la lettre… C’est ainsi qu’on fait un bijou 100% sur mesure et unique en à peine 3 à 5 jours. La prochaine fois que vous venez au Vietnam, passez voir mon bijoutier Duong Ha, je vous mets son Google Maps. Vous pouvez envoyer le design et la taille de votre bague avant votre arrivée si besoin : https://maps.app.goo.gl/GRJJxo6ze1tNNhCq9 Duong Ha Natural Gemstones & Jade, au 139 rue Hàng Bạc
Voici quelques photos des plats que nous avons pu manger pendant notre séjour. Les repas avec la famile ne sont pas pris en photos car nous sommes trop occupés à manger.
Maintenant, même les petits bui bui ont des QR Code pour le virement bancaire en quelques secondes. Le principe : on scanne le QR code avec l’app de sa banque (vietnamienne), puis on entre le montant demandé et on montre la confirmation sur son téléphone. L’utilisation du cash est de plus en plus limitée. C’est une mesure mise en place pendant le Covid. Je peux faire des virements instantanés moi aussi, mais avec frais, grâce à l’appli Wise. Je le fais seulement si je manque cruellement de cash et je minimise les frais en alimentant mon compte Wise en amont (via transfert bancaire).
JB profite de notre passage au Vietnam pour renouveler sa garde-robe. Il aime bien particulièrement la marque Giordano pour les bermudas et mes parents lui ont offert 2 polos Lacoste (merci !). Les Lacoste ici sont plus courts que ceux vendus en France donc ils paraissent mieux structurés.
Les onsens japonais manquent beaucoup à JB. Grâce à l’augmentation des expats coréens, il y a de plus en plus d’onsens japonais et jjimjilbang à Hanoi. Nous avons testé Amare. Si tout se passe bien dans l’espace onsen japonais (où on doit être nu et être séparé homme/femme), dans l’espace coréen où chacun est habillé d’un pyjama, je trouve que les gens ne respectent aucunement mon espace personnel. En attendant que JB sorte de l’onsen, plusieurs personnes se sont assises devant moi alors qu’il y a 300m2 complètements vides, j’estime qu’on doit pouvoir se relaxer dans un environnement où l’on se sent particulièrement vulnérable (car en pyjama) au lieu de se faire draguer non-stop.
Les arbres sont en fleurs au lac de l’épée restituée et autour de la rue Kim Ma. Hanoi est super super joli au mois de mai et avec la pluie, c’est devenu supportable, malgré une vague de chaleur début mai.
Et quand cette vague de chaleur revient, nous sommes déjà dans l’avion, direction Bangkok.
