Une semaine au Bhoutan, le pays du bonheur : Partie 1/3

Nous profitons d’être en Asie pour réaliser un de nos rêves : visiter le Bhoutan, le pays où les habitants sont réputés les plus heureux au monde, pour comprendre leur recette du bonheur.

Partie 1 : Carnet de voyage
Partie 2 : Conseils pratiques

Partie 1 : Carnet de voyage

Choix de l’agence

Bien que le coût de la vie soit très faible, visiter le Bhoutan demande un portefeuille bien garni, car il faut :

  • payer des frais journaliers obligatoires de 100$/personne/jour, montant qui ira droit dans les poches du gouvernement
  • visiter obligatoirement avec un guide
  • les transports publics sont peu nombreux, il faut ajouter un chauffeur

Puisque nous sommes au début de la saison des moussons (fin Mai – début Juin), il y a peu de touristes (sauf les voisins indiens qui sont en vacances) et nous sommes en tour privé pendant une semaine.

L’agence que nous avons choisie s’appelle Bhutan Best Inbound Tour, c’est une agence bhoutanaise. J’ai lu un avis très positif en ligne et ils répondent super vite sur Whatsapp. Le prix proposé par l’agence est moins cher que les tarifs annoncées par les agences vietnamiennes. Le tour que nous avons choisi s’appelle « Classical Cultural Tour », 7 jours 6 nuits mais je pense sincèrement qu’on aurait pu réduire le programme à 5 jours 4 nuits. La raison pour laquelle nous optons pour 7 jours est liée au raisonnement suivant : on va y aller une fois dans notre vie, autant en profiter un peu plus.

Achat du billet d’avion & paiement

Nous sommes actuellement au Vietnam et il n’y a pas d’avion direct entre le Vietnam et le Bhoutan. Le point de départ le plus proche est Bangkok. C’est pourquoi nous décidons de passer une nuit à Bangkok avant de prendre l’avion vers le Bhoutan le lendemain. Les européens ou américains passent plutôt par Kathmandou au Népal. L’agence peut réserver le billet d’avion pour nous, sans frais supplémentaires, et les tarifs ne fluctuent pas trop (environ 890$/personne A/R), mais nous préférons réserver l’avion nous-mêmes.

Quant au paiement pour l’agence, comme ils n’acceptent pas de paiement en ligne, nous faisons un virement bancaire via Wise, c’est plus rapide (l’argent arrive 3-4 jours plus tard) et moins contraignant que de passer par notre banque. Coût du transfert : 43$ pour un transfert de 2240$. Vous pouvez passer par mon lien de parrainage pour un premier transfert gratuit. C’est le service qu’on utilise systématiquement pour les transferts internationaux (hors zone européenne SEPA) depuis que notre banque a créé des difficultés inutiles pour le paiement de notre voyage en Egypte (demande de justificatifs, délais à rallonge, frais élevés, …).

L’agence s’occupe de la demande de visa pour nous.

Une fois le paiement effectué et le visa obtenu, nous ne faisons qu’attendre notre voyage avec impatience. Très prise par de multiples activités au Vietnam, je n’ai pas une seule seconde pour me renseigner sur le Bhoutan. Le programme fait par l’agence a l’air de correspondre aux photos prises par mes amis qui ont visité le Bhoutan donc je ne formule pas de demandes spéciales non plus. Donc nous y allons et découvrons le pays en mode « totale surprise ».

Jour 1

A l’aéroport de Bangkok, l’enregistrement se passe dans une ambiance Peace & Love car il n’y a personne !! Nous voyons juste un bhoutanais charger une énorme télévision et concluons qu’il ne doit pas y avoir une grosse variété de matériel TV au Bhoutan (et pas d’Amazon !).

L’avion est à moitié vide, il y a surtout des passagers indiens avec nous. L’avion s’arrête 20 minutes dans une ville minuscule en Inde, où les passagers indiens descendent tous. D’autres montent. Ceux qui continuent jusqu’au Bhoutan restent dans l’avion. L’hôtesse de l’air vérifie que tous les bagages à main dans l’avion ont un propriétaire présent dans l’avion (histoire d’éviter qu’un des passagers qui est descendu ne laisse un colis piégé), puis nous continuons notre vol de 30 minutes jusqu’à Paro, où se trouve l’unique et minuscule aéroport international du pays.

L’aéroport de Paro est considéré comme le plus dangereux au monde (pour l’atterrissage). Pauvre JB qui enchaîne les aéroports les plus dangereux au monde depuis un an, d’abord à Lukla puis aujourd’hui à Paro. Le Bhoutan n’a que des montagnes donc leurs vallées sont minuscules. Pour atterrir ici, il faut voler entre les montagnes (pas très hautes) dans un couloir assez étroit. Mais bon, les mouvements ne font pas peur au point de crier, mais c’est quand même une sensation forte. L’atterissage est si technique qu’il n’y a que huit pilotes autorisés à atterrir ici (en même temps, quand il n’y a que 2 compagnies qui viennent ici, avec un à deux vols par jour, on n’a pas besoin de 36 000 pilotes). Si jamais il y a un charter venant du Vietnam par exemple, ils vont devoir payer un de ces pilotes. Un des pilotes autorisés est le père de la reine actuelle.

L’avion part toujours plus tôt ou arrive plus tôt à Paro car, comme il y a que très peu d’avions, ils atterrissent et partent quand ils veulent. Vous verrez, à chaque fois, ils sont en avance de 40 minutes ! Notre guide et notre chauffeur ont l’air de le savoir aussi car malgré notre arrivée 45 minutes avant l’heure prévue, ils sont déjà. L’aéroport dispose d’un Wifi gratuit donc nous pouvons communiquer avec eux dès l’arrivée. Inutile de vous dire à quel point cet aéroport est minuscule. Par contre, il est super bien décoré, au style bhoutanais, il y a deux énormes miniatures de deux bâtiments bhoutanais à l’endroit où l’on réceptionne les bagages. Nous voyons les bhoutanais décharger leurs bagages, un passager a même ramené une tondeuse à gazon. Franchement, on n’a toujours pas appris depuis notre voyage sur l’Ile de Pâques !!! On aurait dû prendre des produits rares au Bhoutan (genre 2, 3 TV plasma), les revendre pour rentabiliser notre voyage ahahaha.

Notre guide et notre chauffeur nous offrent une écharpe blanche dont la signification nous sera expliquée plus tard mais je ne m’en souviens plus très bien. En tout cas, la couleur blanche a une signification importante. Nous porterons ce foulard à chaque fois que nous visitons un temple car j’ai lu quelque part que c’était mieux ainsi. Mais cela nous fait énormément plaisir, j’adore quand on nous offre un collier de fleurs ou un truc comme ça dès qu’on arrive.

Tachog Lhakhang

Même si nous arrivons en plein après-midi, nous avons quand même suffisamment de temps pour visiter un temple bouddhiste. C’est un temple mais il appartient encore aux descendants de Thangtong Gyalpo, connu pour avoir construit de nombreux ponts suspendus en fer au Bhoutan. D’ailleurs, son pont menant au temple est toujours là, mais nous devons prendre le pont plus récent juste à côté.

Nous voyons notre premier stupa et les roues à prières. Les mantras sont déjà écrits sur les roues, il suffit de les tourner dans le sens des aiguilles d’une montre en priant. Il y a plein de petits stupas laissés ici par des croyants. Notre guide nous explique qu’après l’incinération, les cendres sont utilisés pour former de petits stupas comme ça et ils vont les mettre partout dans les montagnes. C’est pour ça qu’il n’y a pas de cimetières ici, le culte des morts non plus.

Pour les petits enfants, c’est différent, ils ne sont pas incinérés mais leurs corps amenés en haut de la montagne et les oiseaux s’en chargeront, comme au Tibet. C’est une manière de rendre à la Nature ce qui appartient à la Nature. Cette pratique a été critiquée dans pas mal d’anciens livres d’aventuriers, ça a l’air cruel, mais ça fait sens. Si j’ai bien compris, notre guide et sa femme ont dû amener le corps de leur jeune enfant en haut d’une montagne et le laisser là-bas, je n’ose même pas imaginer ce que ça fait pour les parents.

La seule chose qui rappelle la perte d’un proche, ce sont ces drapeaux blancs, énormes, avec des prières écrites dessus. Quand ils perdent un proche, ils vont planter 108 drapeaux blancs n’importe où (pas besoin que ce soit sur leur terrain, ils peuvent les planter dans la forêt par ex.), jusqu’à ce que les drapeaux soient détruits par le vent et les intempéries. Le pays compte 800 000 habitants, ça fait beaucoup beaucoup de drapeaux à planter dans les 100 ans à venir, des fois on voit des drapeaux plantés dans des endroits inaccessibles et nous nous demandons comment ils ont fait pour transporter autant de drapeaux dans un lieu si isolé.

Nous visitons seulement la partie principale avec les statues à chaque étage, il y a 3 étages en tout. Comme partout dans les temples, il faut enlever les chaussures et dès qu’on enlève les chaussures, on sait qu’on n’a plus le droit de filmer ou prendre des photos.

C’est un peu dommage car j’aurais aimé vous montrer la splendeur des décorations intérieures ainsi que la beauté des statues, mais il va falloir venir ici pour les voir. C’est ultra coloré, tout est couvert de dessins, à part le sol. Il y a même des tissus colorés qui pendent depuis le plafond, et des milliers de bouddhas dessinés sur les murs. Voici un screenshot que j’ai pu faire sur Google Images.

Il y a deux autres bhoutanaises qui visitent en même temps que nous. Quand je les vois prosterner vers notre direction, je m’enfuis vers l’autre côté de la pièce. Je ne comprends pourquoi elles se prosternent dans la direction opposée du Bouddha. En fait, dans les temples bhoutanais, il faut d’abord se prosterner en direction de la statue du lama (des fois, il y a un vrai lama en train de prier), ensuite le Bouddha. Notre guide nous apprend à nous prosterner. Il faut carrément que la tête touche le sol, c’est très physique, ça fait mal au dos, il faut le faire 3 fois en direction du lama, 3 fois en direction du Bouddha, autant vous dire que nous avons appris les bonnes manières mais ne les avons quasiment jamais appliquées par la suite.

L’art bouddhiste bhoutanais ressemble un peu à l’art bouddhiste tibétain. Il y a des sculptures qui choquent un peu par sa violence, les traits méchants, les couleurs criardes, ou par la présence d’une femme collée à la dite divinité, chose qu’on ne pensait pas retrouver dans un temple. En tout cas, la visite nous plaît énormément et le guide nous affirme qu’on verra ce style tout au long de notre voyage, que les « temples se ressemblent tous » 😀

Nous passons beaucoup trop de temps ici et ne pouvons malheureusement pas visiter le Dzong de Tashichho ouvert uniquement entre 17h et 18h aux touristes. Nous passons seulement le lendemain pour prendre une photo d’en haut. Le dzong abrite la salle du trône et plusieurs bureaux du roi.

Nous sommes au 5ème roi. Son père, le 4ème roi, est à l’origine des efforts du pays à s’ouvrir dans le monde et pour transformer la monarchie absolue en monarchie constitutionnelle. Le roi actuel et sa femme, sont aimés par le peuple. Lors du Covid, le roi a utilisé sa fortune personnelle pour payer le salaire des centaines de milliers de bhoutanais ayant perdu leur revenu à cause du Covid. Il y a eu très peu de décès dus au Covid, principalement des personnes déjà souffrantes d’autres maladies. A la fin du Covid, le roi a perdu une grande partie de sa fortune, mais il remonte encore plus dans l’estime de ses citoyens.

Ici au Bhoutan, on ne regarde pas le PIB mais le bonheur national brut. Il y a plusieurs critères permettant de l’évoluer, notamment le % de forêts, la qualité de l’air, mais il y a aussi des sondages dans la population.

Thimphu

Nous voilà à la capitale Thimphu. De loin, la ville ressemble à un petit village, mais de près, elle est beaucoup plus moderne et compacte par rapport au reste du pays. Nous nous étonnons de voir des bâtiments qui l’ont l’air traditionnels mais qui sont quand même en béton. On nous explique que tous les bâtiments du pays doivent avec des fenêtres au style traditionnel, qu’ils ne doivent pas être trop haut, mais que nous allons nous habituer et savoir distinguer les bâtiments modernes des bâtiments anciens.

Voici la place principale. Ils n’ont pas l’air d’y traîner tard dans la rue le soir, nous avons été à cette place deux soirs de suite et c’était super calme. Notre hôtel est juste derrière le bâtiment pourpre.

On nous fait remarquer qu’il n’y a absolument aucun feu rouge. Et aucun klaxon (interdit sauf si danger imminent). Il y a juste des ronds points et un seul (célèbre) rond point est pourvu d’un agent gère la circulation à l’aide de gestes gracieux. Au moment de prendre cette photo, l’agent était plus occupé à discuter avec son collègue qu’à gérer la circulation. Il m’a vu le prendre en photo et son regard signifiait quelque-chose du genre « Oups, je me suis fait griller en train de bavarder ».

A l’hôtel, nous sommes accueillis à chaque fois par un « milk tea », que JB ne boit pas du tout, et je m’empresse de boire aussi sa tasse car c’est trop bon (et on peut toujours dormir après). Nous allons rester 2 nuits dans cet hôtel à Thimphu.

Malheureusement, le dîner est un buffet indien qui ne me dit pas trop. JB, au contraire, enchaîne assiette après assiette. J’ai lu sur les reviews que certains guests n’aimaient pas non plus les dîners indiens et préfèrent payer eux-mêmes des restaurants à l’extérieur, qui ne coûtent qu’entre 5$ et 10$ par personne.

Au temple de ce matin, le guide a dû nous filer de la monnaie pour faire des dons au temple, nous concluons que même si le tour est all-inclusive, il nous faut quand même de l’argent bhoutanais, au cas où… Le retrait aux ATM prend carrément 10% de frais ! Notre guide nous amène à la place principale où une pauvre boutique de vêtements,au Norzoed Plaza propose le change à un taux plus avantageux que le taux officiel (84 pour 1$ au lieu de 80). C’est là où l’on se sent vraiment trop bête : on n’a pas pris assez de cash (en USD ou en EUR) car à la moindre imperfection sur un billet (un coup de stylon une micro déchirure, …), les bhoutanais n’en veulent pas. Ainsi, sur les 300$ qu’on voulait changer, on ne pouvait qu’échanger 200$.

Nous devons aussi garder une partie d’USD pour donner des tips au guide et au chauffeur donc on se sent un peu bêtes et coincés, car trop juste en cash.

Jour 2

National Memorial Chorten

Dans le programme, nous étions censés visiter ce lieu dès le premier jour mais notre avion arrivant trop tard, nous le visitons aujourd’hui. Ce stupa a été construit par le 3ème roi, Jigme Dorji Wangchuck et est dédié à la paix dans la monde et à la prospérité. Sa proximité avec le centre-ville et sa petite taille sont très appréciées : plein de fidèles font 108 fois le tour tout en priant. Ils ont un collier en bois avec 108 perles précisément pour pouvoir compter le nombre de tour. A chaque fois qu’ils terminent un tour, leur doigt avance d’une perle. C’est ingénieux ! Comme partout, il faut visiter dans le sens d’une montre donc on va toujours nous diriger vers la gauche et faire le tour et ne jamais revenir sur nos pas.

Sur le côté gauche, il y a d’énormes roulettes à prières et il y a une cloche en haut. Quand la roulette fait un tour complet, la cloche retentit, j’aime beaucoup !

Il y a ensuite des « butter lamps », des lampes au beurre, le beurre est comestible mais n’est pas très bon. Les bhoutanais les allument chez eux. Pour éviter l’incendie chez eux, ils mettent ces lampes dans une structure métallique assez safe. Mais dans les temples, elles sont dans une salle plus ou moins ouverte, pour qu’on puisse y entrer et allumer une lampe (moyennant des frais). Il y a des lampes capables de brûler pendant un mois !

Buddha Dordenma

Nous visitons une statue de Bhouddha au flanc de la montagne et visible à des kilomètres.

Tout est beau, même la porte d’entrée !

Je ne sais plus exactement combien de mètres ça fait mais au moins 30 mètres. L’intérieur ne peut pas être pris en photos mais c’est très très très beau ! Il y a des petites statues de Bhoudda, qu’on peut acheter pour 200$ minimum et qui seront ensuite rangées sur les étagères. Les peintures murales sont riches, travaillées, les statues à l’intérieur sont trop impressionnantes. Ce lieu est un peu le Vatican de Thimphu, il arrive que des lamas viennent expliquer des textes religieux et il y a des milliers de personnes venant écouter. Maintenant que nous avons du cash, nous pouvons faire des offrandes un peu partout. JB observe les locaux et me dit qu’ils donnent entre 5 et 20Nu. donc on va suivre aussi. Par contre, il peut arriver qu’ils laissent 5 Nu. à chaque endroit où l’on peut mettre des offrandes, donc il faut prévoir beaucoup de petits billets si vous voulez faire ça.

Encore une fois, je vous montre les photos venant de Google Images :

Depuis la colline, nous avons une belle vue sur les environs. Vous pouvez remarquer qu’il y a une grande partie des collines en face, sans arbres. Ce n’est pas à cause de la destruction humaine, c’est juste qu’il y avait trop de pins et ils brûlent vite 🙁

Les drapeaux jaunes avec prières imprimées dessus appartiennent au roi. Vous pouvez remarque que ces drapeaux sont toujours mis là où il y a du vent. S’il n’y a pas de vent, les prières ne seront pas diffusées et ne vont pas bénéficier à qui que ce soit.

Takin sanctuary

Nous allons dans un parc animalier pour voir le Takin, un animal présent dans les légendes bhoutanaises. Il y a un modèle à l’entrée.

Le parc est clôturé et les animaux peuvent être loin ou près de l’entrée. Aujourd’hui, ils seront super loin et nous devrions marcher un peu pour les voir, ce qui m’agace car je ne me suis toujours pas habituée à l’altitude. Je respire avec beaucoup de difficulté.

Les voilà ! Aussi gros que le modèle à l’entrée. Ils sont très pacifiques apparemment, sont vegan, et paresseux. Dans le parc, il y a aussi quelques cerfs, quelques cochons et un café ombragé qui a l’air très sympa.

La Poste

Nous nous rendons ensuite à La Poste. Depuis les années 60, le Bhoutan fabrique des timbres plus originaux les uns que les autres pour attirer les philatélistes et ainsi développer une activité économique. On peut même faire fabriquer des timbres personnalisés. Pas uniquement pour un souvenir, ce sont des timbres utilisables ! Je sais que ce n’est pas très visible mais c’est nous sur les timbres ahahaha. Tout ça pour 500 Nu. et il suffit d’un timbre (30 ou 50Nu) pour envoyer une carte postale jusqu’en France !!! (environ 50 centimes d’euro). Apparemment, les postes européennes vont compenser la différence, pour tous les colis et courriers venant des pays du tiers monde (y compris la Chine, d’où une perte énorme pour La Poste pour tous ces colis Alibaba et autres conneries du genre).

Papier fait main

Cet atelier ne fait pas partie du programme mais le guide et le chauffeur m’ont demandé ce que j’aimais et j’ai répondu « artisanat » donc on m’a amenée ici. Je suis aux anges ! Si le papier washi japonais est fait à partir des écorces du kozo, le papier bhoutanais est fait à partir des écorces du laurier.

Les branches sont trempées dans de l’eau pour qu’on puisse retirer facilement l’écorce.

Ensuite, la seule machine utilisée ici permet de réduire l’écorce en pâte.

La pâte est mélangée à une autre pâte collante à base végétale. Chaque feuille est préparée à la main en plongeant dans le mélange. Le mélange peut être coloré ou pas, on peut y ajouter des fleurs ou des feuilles, ou pas.

Ensuite, elles sont séchées individuellement sur ces plaques métalliques chauffantes.

La boutique de souvenirs est hors de prix (1 feuille = plus d’1€) j’ai payé 1000Nu. pour 10 feuilles, mais j’achète quand même car qui aura l’occasion d’y revenir ? Normalement ces feuilles faites à la main servent à faire des dessins religieux, ou à écrire des textes religieux (en format rectangulaire), ça doit être utilisé à des fins assez précieuses et pas juste pour écrire sa liste de courses.

Il y a d’autres feuilles un peu trouées, ou décorées avec des feuilles, c’est trop joli. Pour avoir des « trous » comme ça, avant de sortir la feuille, on arrose la feuille avec un pommeau de douche, qui va traverser la couche d’écorce. Les feuilles restent robustes mais il y a cet effet sympa.

Folk Heritage Museum

Nous visitons un musée qui est en fait une maison traditionnelle de 3 étages. Il montre comment vivent les bhoutanais. A l’entrée de la maison, il y a toujours une statue de pénis (énorme) en bois, qui est censé éloigner le mauvais oeil.

A l’intérieur, on peut voir une démo du tissage traditionnel. Les écharpes vendues ici ne coûtent que 800Nu. ça m’étonnerait que ce soit fait main.

Le premier étage étant réservé aux animaux, le deuxième est réservé à la conservation des aliments, et le troisième a une cuisine et une immense chambre à coucher où toute la famille dort ensemble par terre. C’est la structure typique d’une maison traditionnelle. Donc à cause de la fumée, normalement la cuisine sera toute noire, mais la chaleur de la cuisine permet de chauffer aussi la chambre à coucher qui est juste à côté. Ca aide pour l’hiver où il neige pas mal au Bhoutan. Au troisième étage se trouve aussi la salle dédiée aux divinités où se passera la cérémonie annuelle. Mon guide dit que tous les bhoutanais font appel aux moines une fois dans l’année. Un astrologue va calculer les dates et lui dire quand il faut faire une cérémonie chez lui. Il va inviter un moine, les musiciens et la cérémonie va attirer également les voisins qui viennent profiter des bénédictions. Ça coûte très cher une cérémonie comme ça !

Le restaurant du musée sert de la nourriture bhouddiste. Pour nous, ce n’est pas vegan, on a au choix « boeuf, poulet, poisson ou porc » et comme on ne sait pas trop s’il faut choisir une option ou plusieurs options, on répond au pif « boeuf », « poisson » et « porc » et on a les trois. En réalité, au Bhoutan, on peut choisir les 4 options si l’on veut 😀 C’est un des meilleurs repas de notre voyage, même si le porc est plutôt constitué de gras, mais c’est du bon gras (façon lardon fumé, séché au-dessus des cuisines).

National Institute for Zorig Chusum

Nous visitons ensuite un centre d’enseignement d’arts traditionnels (plutôt religieux) où une centaine d’élèves et profs s’activent pour créer des splendeurs dans les 13 disciplines enseignés à l’école (peinture, sculpture en bois, repoussé métallique, broderie…). Pour avoir le diplôme, il faut avoir passé entre 4 et 6 années ici, il y a des dortoirs.

L’art religieux est codifié et nous avons pu observer une classe en train de dessiner la fameuse peinture « les 4 amis » représentant 4 animaux s’entraidant. Ils doivent commencer par dessiner la structure (très précise) au crayon. Ainsi, toutes les peintures des élèves se ressemblent. Dans la classe de mandala, pareil, il faut respecter les proportions, on peut laisser un tout petit peu de place à la création, par exemple les nuances de couleurs diffèrent légèrement, mais ça reste codifié. C’est pour ça que les peintures murales et les sculptures dans les temples sont comme des copies conformes, car ils sortent tous de la même école. Je n’ai pas osé demander le prix d’un mandala mais ça a l’air très cher car il faut plusieurs semaines pour en faire un. En plus, les mandalas ne sont pas accrochés au mure comme des peintures, il faut les coller au plafond.

On nous amène faire du shopping (acheter des souvenirs) dans une rue où il y a 60 boutiques l’une derrière l’autre. J’avoue que rien ne m’intéresse vraiment, j’ai déjà trop de choses. Je voulais acheter un foulard en cachemire mais le cachemire ne vient pas d’ici donc impossible de mettre la main dessus.

Marché local

Nous visitons rapidement le marché local et découvrons entre autre : du fromage fermenté qui ressemble aux bonbons.

Du fromage normal qui ressemble aux pains.

Tous types de piment.

Le fameux beurre pour les butter lamps.

Des légumes qu’on nous sert à table mais dont on ne connaît pas forcément le nom.

Tir à l’arc

Ensuite, on nous amène voir un lieu où des passionnés s’entraînent au tir à l’arc traditionnel. La cible est 130 mètres plus loin et ils se débrouillent super super bien ! En tant que spectateurs, nous ne voyons même pas la flèche en mouvement et avons du mal aussi à voir où elles atterrissent. Ils sont de bons tireurs et pourtant ils ne gagnent rien aux Jeux Olympiques car ce n’est pas la même distance 😀

Sur ce, nous rentrons à l’hôtel super tôt car nous sommes ultra fatigués. L’altitude nous a achevée.

Le soir, encore de la cuisine indienne cette fois, mais il n’y a plus de buffet. L’hôtel nous sert exactement les mêmes plats que la veille (buffet), mais je ne sais pas pourquoi, quand c’est mis dans des bols individuels, ça devient ultra appétissant et je mange avec beaucoup plus d’appétit que la veille 😀

Bon, un mot sur notre hôtel, ils n’ont pas l’air très pro. Non seulement ils ont oublié la réservation faite par notre agence, mais quand on a demandé une bouteille d’eau le soir, ils nous ont livré la bouteille le lendemain en nous réveillant à 6h du matin !! A 22h, ils nous demandent de choisir ce qu’on veut manger au petit-déjeuner et à quelle heure. On finira pas partir le ventre vide après 30 minutes d’attente. Bref, je pense que dans les grandes villes, le service laisse à désirer, mais dans les petites villes, les structures sont plus petites et ils se débrouillent beaucoup mieux !

JB lit dans le journal local les « problèmes » du pays. C’est un pays tellement sans problèmes et la UNE du journal parle des risques de la saison des moussons qui n’arrive pas encore, et des 300 indiens qui arrivent chaque jour au Bhoutan. Il y a même des témoignages de différents touristes qui se plaignent du manque d’infrastructure à la frontière terrestre (un seul bureau pour payer les frais d’entrée, seulement 12$/jour pour les indiens vs. 100$ pour nous). C’est le chaos avec 300 indiens OMG OMG ! D’ailleurs, on nous répète tous les jours qu’il y a une invasion de touristes indiens parce que c’est la période de vacances chez eux. Ça nous fait trop rire, s’ils savaient combien de touristes traînent dans les rues parisiennes chaque jour !! 😀 J’aimerais beaucoup qu’un jour, les UNES des journaux français ne se plaignent que des problèmes aussi mineurs. Et bien sûr, pas une seule ligne sur les crimes, car il n’y en pas !

Partie 2 : Conseils pratiques

Notre agence s’appelle Bhoutan Inbound et nous avons opté pour leur tour de 7 jours 6 nuits mais je pense que 5 jours aurait été suffisant. C’est un tour complètement privatisé car nous sommes en basse saison (fin mai – début juin).

Coût : 884$/personne pour A/R depuis Bangkok
1120$/personne pour le tour de 7 jours 6 nuits, tout inclus, visa inclus

Prévoyez 100$ de tips pour le chauffeur, 120$ pour le guide
Et dépenses personnelles (selon ce que vous voulez acheter), nous avons dépensé environ 100$/personne pour les dépenses annexes.

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    Anh

    Anh est franco-vietnamienne et a vécu dans de nombreux pays (Russie, Australie, France, Norvège, Vietnam). Elle aime par dessus tout les chats, le DIY et la bonne cuisine. Ayant une très bonne mémoire, Anh est capable de vous donner le tarif du petit bus pris entre le Chili et la Bolivie qu'elle a pris il y a 3 ans.

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